Une journée passable ... (Suite du métro)

Suivre un Lytrath était certes dans les habitudes de Dokyyo, mais généralement il était quelques mètres plus loin, à le surveiller pour tout connaître de ses habitudes et surtout pour découvrir son pouvoir. Il n'était pas rare qu'il abandonne un Lytrath en voyant le pouvoir de celui ci. Il ne tenait certes plus tellement à la vie, mais il n'était pas trop fou non plus. Mais être à côté du Lytrath concerné était une première, une dangereuse première. Car surveiller de près un Lytrath pour connaître ses pouvoirs, c'était souvent se les prendre dans la gueule avant de pouvoir réagir. Et donc Dokyyo serait six pieds sous terre ... Mais il ne pouvait pas le laisser filer comme cela, il devait s'assurer d'abord que tout allait bien. Ensuite il se détournerait de lui comme d'une vieille chemise et il le surveillerait sûrement de loin un moment donné pour lui faire la peau ! Déjà il savait où il bossait et qu'il devait prendre le métro pour aller bosser, donc que son appartement ou sa maison n'était pas dans le coin. Avait il dit le nombre de stations ? Il ne s'en souvenait plus.

Il écouta tranquillement le noiraud parler de Crystania et Dansale tandis qu'il sortait du métro. Marcher lui faisait bien et cela lui faisait penser à autre chose. De temps en temps il montrer les dents à certains enyans qui le regardaient bizarrement. Foutus connard qui préfèrent lécher le cul de ces connards ! Cependant le discours que tenait ce brun était vraiment étrange. Il en parlait comme si il ne s'impliquait pas dans cette histoire. Peut être disait il cela pour mieux tromper la vigilance de Dokyyo. L'enyan finit par fermer son manteau au vu du vent qu'il y avait. Il était habitué à avoir froid, vu le peu de vêtement qu'il portait, mais il n'avait pas envie non plus de chopper un rhume.

Quand il parla des dirigeants mégalomanes, il se dit que finalement ce noiraud devait être "dans leur camp". Drôle d'idée mais c'est la première pensée qui lui vint à l'esprit. Mais quand il parla des enyans esclaves, là ça le foutu en boule et il retrouva sa verve.

"Va te faire foutre avec tes esclaves ! Les enyans sont l'esclave de personne à part peut être d'eux mêmes. C'est facile d'arriver ici et de montrer ses pouvoirs. Mais sans vos pouvoirs, vous n'êtes rien ! Battez vous avec nous à mains nues et on verra qui gagnera sur ce coup là !"

Il cracha au sol et il continua de fumer sa clope rageusement. Non finalement ce type n'était pas avec eux, c'était juste une façade. Il l'avait embobiné avec le lytrath qu'il avait foutu au sol !

"Et dire que je commençais à croire que t'était pas comme eux ... Tsss ..."

Finalement le noiraud lui parla bien de son nom tranquillement, lui faisan même une leçon d'histoire. Dokyyo n'en voulait pas tant et de toute façon la réponse ne l'intéressait pas. Il ne dit donc rien, toujours autant énerver sur sa réflexion sur les enyans et cela se voyait. Il le suivit donc dans les rues, vérifiant toujours qu'il prenait des routes passantes et non des petites rues. Et le logo du network apparu. Dokyyo n'était jamais rentré dans ce genre d'établissement et il regarda sa tenue se disant que c'était vraiment pas le style de l'établissement. Il laissa Lionel passer devant et il le suivit à l'intérieur pour retrouver une ambiance feutrée, ne laissant pas d'indice quand à l'heure qu'il pouvait bien être à l'extérieur. Le décor était vraiment chic, sans faute de goût et il y avait déjà des clients un peu partout. Des dansaliens, crystaniens mais aussi des enyans. Sur ce coup là, Dokyyo se dit qu'il était entrain de se jeter dans la gueule du loup en affichant sa "liberté". Alors il s'approcha un peu plus de Lionel, l'air de rien, pour faire comprendre aux autres qu'il était déjà "pris", mais bien évidement si Lionel lui en parlait, il lui répliquerait quelque chose de très "fleurit".

"Et bah putain sacré endroit que celui ci. Je suis sûr que tout est hors de prix !"

Il vit un jeune homme servir de joli cocktail de couleur différent, bien décoré. La belle vie en somme. Puis finalement Dokyyo posa la question qui lui brûlait les lèvres, mais en chuchotant pour que seul Lionel l'entende, en regardant les couples d'enyans/Lytraths sans montrer qu'il en était dégoûté intérieurement.

"Et toi t'es de quel côté ? Lytrath ? Enyan ? Ou foutez moi la paix ?"

Il avait dit le dernier mot car il lui avait déjà fait cette remarque. Peut être que cela expliquerait sa manière de parler...

Dokyyo n'avait pas prêté attention aux sourires cyniques qui était apparu sur le visage de Lionel. Il aurait bien aimé qu'il accepte ce défi lancé pas si innocemment, ça aurait vraiment défoulé l'enyan et il était sûr qu'il aurait rétamé ce pauvre gars, ce pauvre Lytrath, qui ne devait que comptait sur son pouvoir ! Et oui un autre défaut de Dokyyo c'était qu'il était bourré de préjugés. Les Lytraths, blonds ou noirs étaient tous pareils, ils voulaient tous la même chose et ils se servaient tous de leurs pouvoirs. C'était comme cela et Dokyyo ne pensait pas qu'il puisse en être autrement. Et même si on lui prouvait par A + B, il trouverait encore une faille pour dire non ce n'est pas possible. Dokyyo pensait connaître la seule vérité. C'était un con tous simplement. Mais il l'était peut être devenu par la force des choses.

Il n'aimait pas beaucoup que le noiraud se rapproche de lui pour lui demander à qui il ressemblait. C'était pourtant clair, aux Lytraths, aux Crystaniens ! Il suivit Lionel dans ce pub pour arriver à la fin dans un bureau. Il fronça les sourcils mais il finit par rentrer en fermant la porte. Si il devait y avoir du grabuge dans ce bureau, il ne voulait pas trop que les autres viennent l'emmerder en même temps. Et puis il y avait eu certain regard qu'il n'avait pas apprécié. Mais maintenant il se retrouvait comme un con debout entrain de regarder Lionel s'installer à son bureau. Le choix des couleurs n’était pas si mal. Il grogna un peu quand le Lytrath lui proposa de s'assoire. Comme si il avait besoin de son accord ! Mais c'est ce qu'il fit en mettant son pied sur son genou et en regardant un peu partout dans le bureau. Encore des trucs de riche tout ça. Il le réattaqua sur sa curiosité et de nouveau Dokyyo fut piqué au vif. Il n'avait pas réellement tort et c'est ce qui le dérangeait. Ce mec l'intriguait, il n'y pouvait rien, c'était comme ça. C'était peut être une fascination morbide. Car pour lui les Lytraths voulaient tous "tuer/inférioriser" les enyans, mais chez ce mec y avait un truc qui clochait et il voulait savoir ce que c'était.

Il comprit finalement ce qui lui plaisait chez ce mec, son côté tranquille. C'est peut être ce qui le sauverait ... Bah il était étrange comme Lytrath à ne pas prendre position. Cela ne voulait pas dire pour autant qu'il ne faisait rien aux enyans !

"L'amour ? Grâce à un des tes congénères je ne serais jamais ce que ce mot veut dire ! je l'ai rayé définitivement de mon vocabulaire. Les mots que je connais maintenant c'est : le viol, la baise, le viol et la baise. Super non ? Alors le jour où je me fou avec un lytrath je me tire une balle dans le crâne ! De toute façon comme si les lytraths et les enyans pouvaient être ensemble !"

Il regarda Lionel dans les yeux puis il continua de regarder autour de lui.

"Bah d'te façon ce que je constate encore une fois, c'est que les jobs de gérant sont tous pour vous maintenant. Ils sont où les enyans qui avaient ces places ? A croire qu'on ne sait que vous servir ! Et vu que je curieux, qu'est ce qui t'a fait venir ici ? Les enyans et tes plaisirs sadiques ? Où juste l'attrait d'une nouvelle terre ? Bien que j'ai déjà mon idée, bien évidement."

Attaquer, toujours attaquer. Il était incapable de ne pas dire des phrases, pour ne pas taire tiquer son "adversaire". Le seul problème, c'est que Lionel ne mordait pas à l'hameçon, ce qui avait le don d'énerver encore un peu plus Dokyyo. Et oui, encore une idée préconçue de sa part. Si un Lytrath parle avec un rebel, ça ne se termine que d'une seule manière : par une bonne raclée ! Que voulez vous, depuis tous ce temps, il ne connaît que le langage des poings.

Ceci explique cela. C'était quoi cette réflexion de merde ? Dokyyo regarda son interlocuteur méchamment. Il n'avait pas vraiment conscience des mots d'humour de Lionel, pour la simple et bonne raison qu'il prenait tout au premier degré, surtout venant d'un Lytrath ! Dans son esprit un lytrath était incapable d'humour, de bonté, de générosité et d'amour. C'était les méchants de l'histoire, pire que les croque mitaines ou autres monstres de conte de fée. Ils étaient horribles ! C'était tout. D'ailleurs il était face à un de ses démons, mais qui était étrange, spécial, voir incongru. Est ce que les vilains petits canards pouvaient exister chez cette race ? Non, bien sûr que non, il ne savait que tromper leur monde et cet homme en face de lui devait être un très bon acteur !

Il le regarda se lever pour examiner son petit cul au passage, vu que le manteau ne gâchait plus cette vue. La vie était mal faite parfois. Si ce mec n'avait pas eu les cheveux brun il en aurait bien fait son quatre heure. Surtout pour voir qui des deux aurait mener la danse. Un sourire, sadique, se dessina sur ses lèvres pour redisparaitre une fois que celui ci s'accouda à l'étagère. La réponse du noiraud semblait vrai, mais Dokyyo n'y cru pas un seul instant. Bah oui, depuis quand les lytraths disent la vérité ? Ils avaient du se débarrasser de l'enyan gênant pour récupérer cet établissement. Le "ils" englobant toute cette race. Il fit une grimace montrant clairement qu'il ne croyait pas un seul instant à son histoire mais bon, à quoi cela servait de parler pendant des heures d'une boîte et d'une gérance. Il le regarda de nouveau évoluer dans la pièce pour se rasseoir derrière son bureau. Dokyyo ne réagit pas au regard du noiraud et il écouta de nouveau ses explications. Cette fois ci, celle là, il ne les remit pas en doute. Un Crystanien pourrit, gâté, qui finalement c'était barré de chez lui. C'était souvent comme cela que ça se passait.

"T'as la chance d'avoir toujours une famille !"

Il dit cette phrase bien plus tristement qu'il l'aurait souhaité, tout en regardant ailleurs dans la pièce. Bah de toute façon le passé était le passé, et l'avenir s'annonçait sanglant. Mais Lionel voulait renchérir, Dokyyo grogna en retour.

"Qui a dit que c'était donnant !"

Lionel avait changé d'attitude, devenant bien plus excitant pour les yeux de l'enyan. Il connaissait ce terrain de jeu de la proie et du félin. Mais ben vite, cette expression disparut pour être remplacé par une tête de clown, rigolote, mais complètement absurde pour Dokyyo. C'est quoi ton petit nom ? C'est quoi encore cette question de merde ? Il se pencha à son tour vers le bureau et il regarda droit dans les yeux le lytrath.

"Connaître mon nom, ça se mérite. Et je doute qu'une personne comme toi, le mérite un jour ! Et sinon tu fais quoi de beau de tes journées dans ton boulot si passionnant ?"